18 décembre 2012
"Boy" décrit son "Noël 1914" d'entre les tranchées.
Il s'agit de la lettre écrite par un soldat britanique, adressée à un ami. Il y raconte la Trève de Noël qu'il a vécue, le 25 décembre 1914, avec ses compatriotes et des soldats allemands, sur le No Mans Land. Etait-ce loin de Plugstreet ? Ou bien là où s'élève la Croix des Khaki Chum plantée en 1999 ?
En voici ma traduction.
Le jour de Noël dans les tranchées, 1914
"Ce sera la nuit de Noël la plus mémorable que je n'ai jamais vécue ou ne revivrai peut-être jamais : hier, après l'heure du thé, je ne pense pas qu' un seul coup de feu ait été tiré de part et d'autre du front. Cette nuit-là, tandis qu'il gelait fort et par un brillant clair de lune, nous avons allumé de modestes petits braséros et entonné quelques chants en choeur. Les Allemands commencèrent en plaçant des lumières tout le long des talus de tranchées. Puis, ils vinrent vers nous en nous souhaitant un Joyeux Noël, etc. Ils ont aussi chanté quelques chansons, etc. Si bien que ce fut une rencontre bien sympathique. Plusieurs d'entre eux parlèrent si bien l'anglais que nous avons pu avoir quelques conversations. Certains de nos gars sont même allés jusque leurs lignes. Je crois qu'ils sont revenus avec quelques objets en guise de souvenir. Malgré nos petits brasiers, il faisait terriblement froid et ce fut bien difficile pour dormir durant deux heures toutes les six heures !
Tôt ce matin, il faisait un brouillard très épais. Donc, nous nous sommes préparés un peu plus longtemps que d'habitude. Quelques-uns d'entre nous purent, par chance, aller à communion ce matin. La messe fut célébrée dans une ferme en ruine à un petit kilomètre à l'arrière. Malheureusement, je ne pus y aller. Mais l'ambiance de Noël nous permit de nous balader par dessus des parapets de nos tranchées en courant partout. Alors que les autres jours, il nous fallait garder la tête bien à l'abri. Nous avons pris le petit déjeuner vers 8 heures avec du cacao-maison. Nous avons également pu nous occuper de notre courrier ce matin. Je reçus un colis de "Lace Departement" contenant un chandail, des sous vêtements, de quoi fumer, etc. Egalement, une carte de la Reine, que je vous enverrai à votre attention. Après notre premier repas, nous avons joué un match de football derrière nos tranchées. Nous avons vu aussi quelques Allemands ce matin. Ils ont également entamé une partie, pour ensuite enterrer un tireur d'élite que nous avions tué cette semaine. Cela se passait à une bonne centaine de mètres de notre tranchée. Quelques-uns de nos compagnons sont sortis et sont allés aider à enterrer cette victime.
Vers 10h30 nous nous sommes rassemblés dans la tranchée pour une brève cérémonie religieuse durant laquelle nous avons chanté : «Adeste Fidelesl" et "Les bergers de nos campagnes »
Pour l'heure, nous préparons notre dîner de Noël ! Donc, je finirai cette lettre plus tard.
Le dîner est terminé et nous l'avons apprécié. : du bacon frit et du pain.. suivi : du pudding chaud de la Noël. J'ai même trouvé le petit Jesus dans ma part. Il y avait encore au menu du muscat, des amandes, des oranges, des bananes, du chocolat suivis par du cacao et des cigarettes. Vous pouvez imaginer que nous avions beaucoup pensé à vous, au repas à la maison.
Juste avant le dîner, j'ai eu le plaisir de serrer la main à plusieurs Allemands: une partie d'entre eux a fait la moitié du chemin pour venir à nous et nous sommes allés à leur rencontre. J'ai échangé un de mes passe-montagnes contre leur bonnet. J'ai aussi reçu un bouton de leur tunique. Après avoir échangé quelques choses à fumer, nous avons eu une conversation polie. Ils ont promis de ne pas faire feu demain si nous décidions de respecter aussi une trève. Peut-être. Après avoir échangé des autographes et souhaité une bonne année, nous nous sommes quittés pour déguster diner.
Nous ne pouvions pas croire que nous avons tiré sur eux durant les deux dernières semaines. Comme tout cela est étrange. A présent, il gèle à pierre fendre et tout est recouvert de glace ... ".
Vers la fin de sa lettre, l'écrivain écrit à sa mère : "Comme je ne peux pas expliquer à tout le monde comment j'ai passé ce 25 décembre, peux-tu transmettre cette lettre, s'il te plaît "
La lettre se termine ainsi: «Il y a beaucoup d'énormes trous d'obus devant nos tranchées, aussi des éclats d'obus trainent partout. Je ne m'attendais vraiment pas à serrer la main d'Allemands, entre les lignes de tir, ce jour de Noël et je ne crois pas que vous avez imaginé que nous aurions pu faire cela. D'une certaine manière, nous avons bien apprécié notre Noël.
En espérant que vous passez un moment heureux tout comme George Boy. C'est fou comme nous pensons à l'Angleterre pendant la journée.
Cordial salut à tous les voisins.
Avec beaucoup d'amour de la part de
Boy ".
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22:25 Publié dans C'ETAIT EN 1914 - 18 | Commentaires (0) | Facebook
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