15 septembre 2014
On passe toujours par les… "4 Poteaux" !
C'est TOTO qui a raison : il s'agit des fameux "Quatre Poteaux" qui ont été enlevés en …1994, si je peux me fier à mon classement très négligé.
Mais ces 4 poteaux, ont toute une histoire.
Natif de cette rue-là, j'ai le souvenir que ces gros piquets de béton condamnaient la rue Henri Duribreu à n'être qu'un cul de sac. Frontière entre la Belgique et la France. Pour la franchir, les automobiles devaient passer par le Bureau de Douane de la rue d'Armentières où le chauffeur devait répondre à la légendaire question du douanier de faction : "Avez-vous quelque chose à déclarer ?"
Aux "4 poteaux", comme on peut le voir sur la photo, seul les vélos et les piétons pouvaient passer. Les ouvriers-frontaliers, qui se rendaient aux tissages d'Armentières, doivent s'en souvenir. Combien sont-ils de ceux-là qui se sont fait un bon petit pécule en… fraudant. Tous les trucs étaient efficaces pour dissimuler du "toubac" qu'ils revendaient à leurs camarades français tisseurs. Et l'inverse : l'alcool !
Puis, lorsque la densité de la circulation en voitures se fit plus importante, les fraudeurs plus confirmés trouvèrent un nouveau passage : sur les côtés par le recouvrement des fossés. Ce que la France n'apprécia pas trop : elle planta dans l'alignement des "4 poteaux", trois piquets supplémentaires. Ils étaient donc sept, mais on continua à dire : "Passer par les 4 poteaux".
Bien plus tard, alors que l'Europe s'était octroyée les accords de Schengen, (libre circulation des pesonnes et des marchandises) les "4 poteaux" devinrent obsolettes… mais la ville d'Armentières refusa toujours de les ôter…pour préserver la tranquilité des riverains de la rue Marcel Vramour. Tandis qu'à la même période, le village du Bizet commençait à étouffer par la trop forte circulation venue de France. Pour la fluidifier, le politique instaura bon gré mal gré le fameux "sens unique".
Pendant ce temps-là aussi, un commerçant, boulanger sur le coin, s'aventura par une nuit sombre, à commencer à casser à la pioche, le pied d'un premier poteau. Ce fut vain : le béton résista et le tintammare alerta la police française. Quels ennuis encourut-il ? Pour "dégradation du bien public français" ? Ceci est très probablement une histoire oubliée, mais son audace d'hier mérite aujourd'hui un amusant compliment.
Quelques temps plus tard, il fallut la nomination d'un autre maire à Armentières pour décider de l'élimination et de la démolition des "4 Poteaux".
Sur la photo-Google ci-dessous, remarquez que les 2 poteaux extrêmes sont restés ! Et attention, rien n'indique l'entrée en Belgique, en Wallonie, en Hainaut, à Comines-Warneton, au Bizet-Mégots-City !
21:06 Publié dans INSOLITE | Commentaires (0) | Facebook
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