11 mars 2006
Un abus de contrôle et de pouvoir
Quel que soit le nombre indiqué au compteur kilométrique, quels que soient tous les soins précautionneux qu'on puisse y apporter, quelle que soit la qualité de sa marque, une automobile doit, après quatre ans de mise à la route, passer une visite chez le contrôleur technique.... pour vérifier le bon fonctionnement des organes desquels dépende la sécurité des usagers.
Après réception de mon invitation à me présenter au contrôle technique de Mouscron, je suis rendu l'autre jour, là où j'ai toujours été : à l' "Autokeuring Ieper". Précaution d'usage : emporter un bon bouquin qui évite de m'énerver, à poireauter dans cette file d'attente empestée par des moteurs qui tournent sans cesse au ralenti ! "Ils ne paient pas leur mazout, eux ?" Enfin, tout près du bâtiment, je réussis à décripter une pancarte priant les "beste klanten" à boucler toutes les ceintures de sécurité. J'exécute parce que, sans cela, je risque.... un trou (comme on disait autrefois). Brutalement, la grande porte se relève tandis qu'apparaît un jeune préposé qui, sans un seul sourire, agite ses doigts. J'avance. Je sors de voiture. Il me prend mes papiers en maugréant : "Daaaag !" Voilà qu'il se met à tapauter sur son clavier d'ordinateur pour consulter ses fichiers dans lesquels je n'y figure pas ! Nornal.... Belge et contribuable Cominois, je viens de "Walloonïïe". Avant qu'il m'encode, il va déboucler mes ceintures en quatre "clics" puis il enfonce dans mon tuyau d'échappement un genre de grand thermomètre pour tester la nocivité de mes gaz ! Je le regarde tachant de déchiffrer le diagnostic sur son faciès ! Rien,.... impassible. Puis, il m'adresse une parole en platte vlaams dont je ne pige queue-dale (?) "Wa bliif ?" que je lui répond. "Ach, ouie, ch'est en franchais !"
- "Lever le capot !" - Je lève le capot. Puis il va s'asseoir sur mon propre siège de conducteur et se met à chipoter à tous les manettes et boutons,.... juste comme mon fils l'avait fait lorsqu'il avait quatre ans en cassant le matériel !
Soudain, il démarre en trombe pour s'arrêter 10 m plus loin. Pauvre voiture que je bichonne tant : voilà qu'on la secoue, "qu'on l'hochenne comme un arbr' à prones", qu'on la soulève, qu'on tente de forcer les cardans... pour voir quoi ?
"Quelle avance de veiller à des phares bien réglés quand il y a toujours, devant, un tordu de chauffeur qui arrive à fond la caisse, en m' éblouissant aveuglément de ses grands phares !" pensé-je !
Un autre fonctionnaire arrive. Il a l'air content de lui et de sa douce pause café. Sans un mot, il inspecte encore quelques trucs avec sa baladeuse et me rend mes papiers sans aucune civilité.
Je risque une petite question dans mon meilleur flamand de bachte de kuppe : "Es 't goaed ?"
Enfin, je décroche un sourire plein de mansuétude : "t' as in ordre !"
Reste à payer à la caisse où une matronne gueule mon nom dans un micro ! Je sursaute et j'avance au guichet.
- "zasendartigneurokomavaftig"
- "Combien, s'il vous plait ?" lui dis-je, mon nez contre son pare-postillon
- "Zesendertig Euros vijftig !"
Bon sang, 36 € 50, c'est pas donné ! Mais ma sécurité et celle des autres valent bien ce prix ! Une heure d'attente et dix minutes d'examen ! Enfin, c'est sans doute le statut spécial de Comines-Warneton qui me permet d'aller à Ypres !!!
Sur la route du retour, j'alllume ma radio et patatras, une émission de Radio Twee m'abrutit les oreilles. "Zut,alors, le gars a même réussi à y mémoriser une radio flamande".
Je n'ai pas apprécié car, ça, c'est une violation de mon domaine privé !
12:00 Publié dans QUELLE HUMEUR ? | Commentaires (0) | Facebook
Les commentaires sont fermés.