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05 avril 2007

MEMOIRE COLLECTIVE : vendredi saint

medium_chemin_croix.2.jpgJe pique cette image de Google parce qu'elle rappelle bien ce que furent les Chemins de Croix publics qui se déroulaient dans les rues de mon village, voici près de 50 ans.

Loin de moi l'intention d'évoquer ici les bondieuseries auxquelles participait volontiers une bonne majorité de la population, mais ces processions permettaient aux habitants de prendre part, d'une certaine manière, à la vie associative religieuse de la paroisse. Cela faisait partie des moeurs.

J'ai encore bien en mémoire la préparation du parcours tant elle se présentait comme un véritable avanture. Tout commençait en début de semaine par l'installation des stations en différents endroits du patelin. Le clergé, composé à l'époque du curé et du vicaire, faisait appel aux jeunes patronnés qui, sous la direction de gens dévoués comme Henri, René, Yvan, partaient pour cette expédition plus ludique que dévôte. Première mission :le chargement des vingt "batinces" de bois peintes en mauve clair sur la charette du marchand de charbon local . Grâce au dévouement d' Adolphe accompagné de son cheval noir Sarra, nous partions assembler et ériger ces grandes croix, visée par un gros écrou et accrochées verticalement par un grossier fil de fer. Une balade bien plus périlleuse qu'on ne l'imaginait !  Mais, gamins, nous n'avions pas conscience du danger que représentait nos élucubrations à bord de ce plateau dépourvu de ridelles.

L'autre souvenir, peut-être le plus pittoresque, revient au moment du départ de la procession. Les jeunes du patro, toujours eux mais il n'y avait qu'eux, pouvaient ouvrir le cortège, munis d'une torche emflammée : Mais quelle torche !  Une boîte à conserve clouée à l'extrémité d'un long bâton, dans laquelle René y jetait un gros morceau de chiffon trempé de pétrole. Une allumette... et subitement de grosses flammes lourdes sortaient de la boîte et s'élançaient vers le ciel crépusculaire. D'épaisses volutes de fumée noire allaient agacer les visages des bonnes paroissiennes en châles ou à chapeaux. Ca fumait, ça empestait... mais quel bonheur de tenir cette torche le plus haut possible de manière à éclairer la route ainsi que le livre de prières du curé, lors de chaque halte.

Je connaissais le parcours comme ma poche, de même que la scène évoquée à chacune des stations. Mais quelle était encore cette invocation récitée en choeur au moment où toute l'assemblée s'agenouillait ?

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