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11 décembre 2010

3. Retourner vers les lignes

 

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L'après-midi suivant, le sergent du peloton alla de logement en logement donner l’ordre : il faudra monter vers les lignes le soir même.

La lune  rougeâtre traversait le ciel. Elle nous rappelait l’intérieur des bistrots, les pavés argentés, les façades colorées de la Grand-Place.

Un halo vaporeux entourait ce dernier quartier de lune. Un vent humide soulevait les toiles de tentes qui enveloppaient soldats et barda. Soufflant de sud-ouest, il apportait aussi la pluie sur la sombre plaine des Flandres : ce qui nous empêchait de penser encore à quelques bons souvenirs.

Nous marchions le long d’une route bordée de peupliers dont les branches se découpaient devant l’horizon désolant de la ville d’Ypres bombardée.135153-050-D8DDC147.jpg Tout en avançant, alors que la tempête soufflait violemment, le ciel s’illuminait d’éclairs, la nuit grondait sous les coups de canon.

Finalement, on s’arrêta pour enfin écouter une bonne nouvelle : la compagnie serait  « de réserve » ce qui nous permit de nous loger dans des étables ou des bâtiments de ferme au toit de chaume. Hélas… ce soulagement cessa lorsque le commandant précisa que nous prendrions part à la ligne du front dès le soir suivant.

« Les Allemands, disait-il, ont attaqué plus bas, au sud. Ce qui fait que nous devons rester dans la brigade de réserve. C’était pourtant un secteur calme du front, mais, par des feux de diversion, l’armée a pu soulager la pression.

« Chouette », nous nous sommes dit, en pénétrant dans nos logements pour dormir sur un plancher. De pouvoir se chauffer auprès d’un grand foyer ! C’est bon pour la troupe ! 

 

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