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15 décembre 2010

7. L’agonie de l’hiver.

 

dug froid.jpgA l’approche de Noël, durant un après-midi, un froid glacial vint s’installer subitement sur la région pourtant calme.  Au milieu de la nuit, tout était gelé à pierre fendre : les arbres comme les bunkers, les sentiers et même les sentinelles abritées de leur cagoule et leur capote. Parmi les soldats dernièrement arrivés, certains ne pouvaient s’empêcher de pleurnicher. Seuls les anciens soldats qui avaient chapardé des sacs de jute et de la paille à la « Inniskilling farm » juste à proximité du bois, pouvaient y enfoncer leurs bottines pour se protéger du froid. Ceux-là restaient calmes et réussissaient à dormir.

Couché à l’extérieur, près de l’entrée d’un bunker, un homme qui ne s’était pas protégé les pieds, souffrait tellement qu’il agonisait. Un autre, soudain, se leva et alla en clopinant sur un pied voir une fusée lancée par-dessus les arbres.

La seule bonne chose à faire était d’allumer un feu et d’y faire bouillir de l’eau pour boire un « nestlé-café au lait ». Heureusement, beaucoup de branches cassées, d’un bois encore vert trainaient par terre et convenaient quand même pour brûler.

Combien d’heures d’insomnie avons-nous passé à souffler et à éventer ces petites braises qui crépitaient ?

 hiver tranch.jpgAussi vite que je m’asseyais ou que je me levais pour battre des bras afin de me réchauffer, la lueur rouge du petit feu faiblissait. La fumée me piquait aux yeux. Les flammes disparaissaient dès qu’on cessait de ventiler. Emmitouflé de mon manteau tout boueux et rigide comme du carton, j’avais les bras frigorifiés dans les manches durcies comme des drains. A nouveau, je tentai de m’endormir mais la douleur m’en empêchait ; je me suis trainé à l’extérieur pour respirer l’air pur tandis que la mitraille continuait de claquer dans les arbres givrés. J’avais soif !  L’eau de ma gourde était gelée aussi. Après l’avoir mise près du braséro, elle commença à suinter et à pisser. Tous les autres bidons gardés près des fusils et des équipements connurent le même sort. 

 

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