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13 décembre 2010

5. A l’approche de nos tranchées

 

Notre compagnie de garde s’avança par le chemin et atteignit la lisière du bois de laquelle on pouvait déjà distinguer le parapet des tranchées allemandes, éclairées ça et là.

Notre tranchée se situait juste à l’intérieur du bois et, dieu merci, n’était pas inondée. Devant les cagnas montés en sacs de sable, les occupants debout, attendaient la relève. Une bien chose pour eux !

road.jpgDès lors, une période de 8 jours commença pour la 1ère Compagnie : deux jours dans les tranchées, suivis de deux jours à l’arrière en « réserve », puis deux dans les bois en soutien, puis à nouveaux deux dans les premières lignes.

Tout cela n’avait rien de rassurant : le danger était permanent. Le sifflement incessant des balles éveillait autant notre curiosité que la crainte d’être pris pour cible par un tireur posté là-bas, à l’affût. Il fallait aussi  assurer le travail en tranchées: terrassement durant la journée, réparation du parapet, les corvées nocturnes dans les bois, tant que la météo le permettait.  Une tranchée très bien réalisée devait disposer d’un parapet en sacs de sable et même de meurtrières. Elle s’étendait sur une longueur de 45 m et son sol était recouvert de boîtes de « bully-beef » non ouvertes, provenant des stocks planqués dans les bois et qui avaient été éparpillées un peu partout par ceux qui avaient installé les chemins en rondins. Ceux-là étaient des volontaires, pas encore très barbus pour le moment mais qui avaient les orteils dépassant de leurs godasses. On les avait prévenus qu’un mégot de cigarette jeté le long du chemin était une faute sévèrement punissable.

gadoue tranchee.jpg
Toutes les tranchées avaient pourtant été bien creusées et soigneusement consolidées, mais la pluie ruisselant sur l’argile jaune ne manqua pas de tout abîmer. On était trempé jour et nuit et notre capote pesait le double par la boue qui y collait. Lorsque l’eau nous arrivait à la ceinture, ne disait-on pas ironiquement : « On s’est engagé pour cela ! ». 

 

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