29 août 2012
Le bombardement du Progrès, à la briqueterie
Des affiches ont fait leur apparition ! Pour commémorer le bombardement du 9 septembre 1943.
Le moment n'est-il pas opportun pour le "Réro-Viseur des Briqu'teux" de publier ce qu'a raconté un témoin de cette horrible journée : Monsieur Joseph.
Le 9 septembre 1943 restera une date péniblement mémorable dans les annales des Briqueteries de Ploegsteert.
Dès 9 h 30 du matin, (ou peut-être en fin de matinée ?) alors que tout le personnel s'affairait à son travail, une quarantaine de bombardiers anglais débouchèrent de l'horizon nord en suivant une ligne de vol vers le sud, par dessus le chemin des Renards. A partir du chemin de la Blanche, ils larguèrent des centaines de bombes jusque la voie de chemin de fer en étalant sur la briqueterie un véritable tapis d'engins explosifs. Guère plus longues que 30 cm, ces petites bombes munies d'ailettes produisaient, en tombant, un horrible sifflement strident que les témoins auditifs, aujourd'hui encore, ont en mémoire.
En touchant terre, ces projectiles de guerre ne trouaient pas le sol ni ne soufflaient les bâtiments mais explosaient en mille morceaux de ferrailles partant ou tous sens, à l'horizontale.
L'objectif était-il donc bien de tuer plutôt que de démolir ? Jamais, l'on ne sut.
Tous n'eurent pas eu le réflexe de se jeter au sol ou de se mettre à l'abri. Certains coururent, d'autres restent figés à regarder cet escadron larguant sa charge meurtrière. Les explosions s'echainèrent à la suite les unes des autres dans un vacarme étourdissant, à un rythme accéléré.
Il est 9 h 32. Une épaisse fumée noirâtre a obscurci le ciel. Plus rien ne bouge... on entend des cris, des hurlements...
Le jeune Joseph De Bruyn qui a vu et vécu ce bombardement se coucha sur le sol, à l'abri derrière un petit muret, non loin du "mélange". Un ouvrier tout à côté de lui, l'imita, en le couvrant même comme pour le protéger. Lorsque le tonnerre aérien fut calmé, Joseph s'empressa d'aller à vélo chercher du secours au Bizet. Il rencontra en route M. Baudrez qui, étudiant en médecine, vint apporter son aide.
Ils rencontrèrent la première victime, un briquetier âgé, Henri Demarez qui portait un sac de ciment. La face ensanglée contre le sol... il était déjà trop tard. La liste des tués s'alongea :
- Alidor Allemeersch, découvert mort entre les hangars de séchage
- Arthur Mareel, défourneur
- Maurice Vanleene, Wervicquois, contre-maître
Dans les champs avoisinants, 15 ouvriers agricoles occupés aux moissons ou récoltes furent également victimes par ce bombardement.
Les dépouilles des victimes furent rassemblées au Couvent des Pères, au Bizet; et enterrées le dimanche suivant au cours d'une douloureuse mais non moins mémorable cérémonie.
21:57 Publié dans BRIQUETERIE | Commentaires (0) | Facebook
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